Private Whisky Society

L’âme de Mackmyra

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C’est avec un immense plaisir que nous avons pu interviewer Angela D’Orazio, master blender et créatrice chez Mackmyra. Cette italienne de naissance a accepté de répondre à nos question à propos d’elle, de sa distillerie et des projets en cours.

Bonjour Angela, pouvez vous brièvement vous présenter ?

Je suis créatrice, nez et whisky blender pour Mackmyra Whisky.

Votre carrière dans le whisky a débuté quand vous avez travaillé chez Glenmorangie, pouvez vous nous en dire plus à propos de cette période ? Quel était votre job chez eux et qu’en avez-vous appris ?

C’était en fait mon troisième job dans le whisky, mais il a duré plusieurs années donc il compte comme le premier. Plus que les deux autres qui n’avaient duré que quelques jours. J’étais donc représentante pour Glenmorangie pour la Suède et le Scandinavie, et d’après ce que les gens disent j’ai du être l’une des premières. Ce que j’ai appris ? A aimer le whisky. Sa fabrication, sa noblesse, sa qualité et son authenticité. Et bien entendu son goût inimitable.

Avez-vous eu la chance de travailler aux cotés de Bill Lumsden durant cette période ?

Bill est arrivé à la fin de mes années Glenmorangie mais nous sommes désormais collègues, nous nous apprécions beaucoup et nous rencontrons avec plaisir durant différentes compétitions chaque année.

Comment vous êtes vous retrouvée impliquée dans le projet Mackmyra après toutes ces années chez Glenmorangie ?

J’ai rencontré les créateurs de Mackmyra quand je travaillais au bar restaurant Akkurat à Stockholm. Ils étaient venus pour le lancement de Whisky Magazine Suède en 2001 ainsi que pour la super masterclass de Michael Jackson ce jour là. J’ai gouté leur new make et je l’ai adoré – on peut dire que l’histoire d’amour à commencé à ce moment.
Mon premier job chez eux, peu de temps après, était membre du panel extérieur de dégustation, pour aider et conseiller Mackmyra au développement sensoriel de leur whisky.

Vous rappelez vous du premier whisky que vous avez fait à la distillerie ?

Je m’en rappelle bien, c’était un batch test juste avant le lancement de nos premiers whiskies. Il était bon, mais pas génial, j’ai appris à utiliser de plus petites quantités pour mes tests depuis.

De tous les whiskies que vous avez assemblé à la distillerie, y en-a-t-il un que vous aimez particulièrement ?

Oh c’est une question compliquée. En tant que mère ou père, vous aimez tous vos enfants n’est ce pas ? Ces derniers temps j’adore mon dernier bébé, Blomstertid (Arrivée du Printemps). Et le Moment Fenix, qui vient juste d’être nommé meilleur de sa catégorie aux WWA. Fenix est un finish en fût de PX et de vin de sève de bouleau. Blomstertid est un whisky parfait pour le printemps, riche, frais et floral, cherry finished. Oui vous avez bien lu, CHERRY et non sherry. Il sort bientôt, en mai 2016.
Et si l’on doit remonter dans le temps ; Vinterrok, Iskristall, Sommartid, Midnattsol, Midvinter. La série des moments : Drivved, Urberg, Glöd, Solsken, SKog, Fenix, Vinterträdgård et Bärnsten. Sinon Special05, Special10, les Preludium… Et mon fut personnel Smoky Baby.

Pouvez vous nous en dire plus sur les futurs projets de Mackmyra

Continuer à faire du bon whisky bien sur ! Continuer à être authentique et progressiste avec ce que nous faisons, être apprécié par encore plus de monde ici en Suède et partout dans le monde, rendre nos whiskies Private Cask élevés en petits fûts de 30 litres encore plus connus, vendre tant de bouteilles que notre nouvelle distillerie fonctionne en continu, rendre le Whisky Village plus vivant avec de plus en plus de gens venant nous visiter et peut être même voir d’autres entreprises venir travailler ici. Je profite aussi de cette opportunité pour vous dire que vous êtes tous les bienvenus aux Mackmyra Days 2016 les 13 et 14 mai. Dégustations, musique, visites, gastronomie et évènements pendant 2 jours complets. Cette année nous aurons un thème américain et un invité surprise se joindra à moi pour une dégustation, Une productrice de whisky américaine hors du commun. Si vous avez besoin de billets faites le moi savoir !

De quelle manière le whisky est-il influencé par le terroir suédois ?

Le terroir, en terme de localisation géographique, impacte la croissance de l’orge en partie. Ajouté au fait que nous aimons faire du whisky avec uniquement de l’orge suédoise (c’est d’ailleurs assez amusant car certaines années, les écossais produisent beaucoup de whisky à partir d’orge importée de Suède) et en prenant en considération le caractère et les saveurs apportées par chaque matière première que nous utilisons, on peut définitivement dire que oui.

La mine en elle-même (un des entrepots de Mackmyra dans la mine de Bödas, ndlr) a une température très homogène (7-9°C) et est très humide et apporte clairement sa contribution au processus de vieillissement. La levure pâtissière suédoise amène elle aussi un plus gustatif. Le genièvre suédois pour notre recette tourbée a également un impact. La tourbe suédoise peut également avoir un impact, mais j’imagine qu’elle est très similaire à la tourbe écossaise des Highlands. Quant au chêne suédois, il apporte un bel épicé qui lui est propre.

La distillerie a récemment travaillé avec Motörhead, avez-vous rencontré le groupe durant la création de leur whisky ?

Indirectement, donc oui et non. J’ai fait mes tests, je leur ai envoyé les échantillons une fois terminés et ils sont revenus vers moi au travers des gens qui s’occupaient de ce whisky, et ainsi de suite jusqu’au résultat final. Mais je les ai rencontrés après la création du whisky Motörhead, à l’un de leurs derniers concerts avec Lemmy en Novembre 2015. C’était l’un de leurs trois derniers, Stockholm, Helsingfors et Berlin. J’ai été très attristée par la mort soudaine de Lemmy. Avez-vous vu la bouteille durant le service funéraire ?
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Sur un plan plus personnel, vous rappelez vous de votre premier single malt ? et quel est celui dont vous vous rappelez le plus ?

Je me rappelle très bien de mes premiers whiskies, en Italie quand j’y ai vécu durant quelques années, quand j’avais la vingtaine. C’était un Glenlivet 5 ans – Je l’ai trouvé très agréable. J’ai ensuite réalisé que cela n’avait rien à voir avec les whiskies bas de gamme que j’avais goutés plus jeune. Mais aujourd’hui je pense que je confondais ce que nous buvions plus jeunes avec du whisky. Ce devait être un mélange de whisky et d’autre chose, une habitude des jeunes (en tout cas en Suède à cette époque) au milieu des années 70. Ils prenaient du whisky dans les placards de leurs parents et le mélangeaient dans une bouteille pour le boire à une soirée. J’ai des frissons rien que d’y repenser. Le single malt était si bon à cette époque. C’est peut être pour ça que nous avons tant d’amateurs de single malt en Suède aujourd’hui ? Une vraie prépa pour amateurs !

Vous avez des racines italiennes, que pensez vous du whisky italien en général et de Puni en particulier ?


De mémoire je n’ai pas encore gouté de Puni, et je n’ai pas souvenir d’autres whiskies italiens sur le marché. D’après moi, particulièrement dans le nord du pays, les italiens sont très doués en distillation, je ne vois pas pourquoi ils ne feraient pas de bon whisky.

Pour terminer, si je peux donner un conseil à tous les nouveaux producteurs de whisky du marché, le voici : Faites VOTRE whisky. Ne copiez pas. Ou peut être copiez jusqu’à ce que vous sachiez ce que vous voulez faire, et faites le. Le monde n’a pas besoin d’une nouvelle copie de whisky écossais, il a besoin que vous que vous apportiez votre contribution, à votre image, peut importe ce qu’elle est.



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