Un Ileach jeune et rebelle
C’est un malt inhabituel que ce Bunnahabhain 12 ans. Pour un Ileach, qui signifie « originaire d’Islay », il tranche avec la tradition. Bruichladdich aussi me direz vous, avec ses embouteillages très peu tourbés. Oui, mais voilà, Bunnahabhain, en plus de très peu tourber ses whiskies, leur offre un finish de maturation en futs de sherry de premier et deuxième remplissage qui le rend particulièrement chaleureux.
Située non loin de Caol Ila, sur les bords du fameux Sound of Islay, Bunnahabhain tranche avec les traditions de l’ile. Son malt chaleureux et son distillat relativement gras en font un whisky qui ressemble plus au premier abord à un Highlands. Mais c’est sans compter cette petite fraicheur et ces notes d’iodes légères que ses 2 ppm de tourbe lui confèrent. Ces dernières années Bunnahabhain a vu quelques changements, notamment une généralisation de la non filtration à froid pour ses whiskies et un passe de 40% à 43% puis finalement 46.3% aujourd’hui. Une avancée vers la qualité qu’on ne peut qu’apprécier. Ses alambics sont parmi les plus imposants existants et la distillerie a virtuellement l’une des plus grosses capacités de production mais ces derniers ne sont jamais remplis, de manière à favoriser les reflux pendant la distillation.
Construite entre 1881 et 1883 par les frères Greenlees, en même temps que le village qui allait accueillir les travailleurs de la distillerie, Bunnahabhain, contrairement à la plupart de ses consœurs, a une histoire relativement calme. Elle ferma pendant les deux guerres mondiales. En 1963 elle fut agrandie, passant de 2 à 4 alambics. Elle ferma en 1983 durant la période sombre du single malt avant de renaitre sous l’égide du groupe Edrington, également propriétaire de Highland Park et Macallan, puis se développe désormais après sa revente à Burns Stewart Distillers. Goutons maintenant leur fameux 12 ans.
Au nez des notes de malt se présentent en premier, avant de laisser la place à des agrumes, particulièrement des oranges. Tout n’est ensuite que douceur, avec des notes pâtissières, de brioche et de chocolat au lait.
En bouche on retrouve un bel éventail de notes fruitées, raisin, oranges, dates. Des notes de noisette et de chocolat au lait. Comme le dit l’un de nos confrères, on croirait presque qu’il y a un peu de Baileys dans ce malt. Quelques épices, surtout du poivre mais surtout, comme indiqué plus haut cette fraicheur due aux traces de tourbe contenues dans ce whisky qui, mariée à la chaleur des notes amenées par les fûts de sherry, rend ce single malt unique en son genre.
La finale est longue, sur les notes pâtissières du nez accompagnées d’un léger boisé et de notes chocolatées avec une petite amertume.
L’avis de Private Whisky Society
Un whisky à part, un peu comme Oban. Un style unique, en contradiction avec les standards de sa région mais un travail très bien réussi. Un whisky agréable à boire, entre fraicheur et chaleur, entre fruits et pâtisseries avec ce petit peu de chocolat au lait. Une bouteille à avoir dans son bar.
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