Un Bunnahabhain à l’heure italienne
Ce n’est maintenant un secret pour personne, certains embouteilleurs indépendants semblent bien avoir plus d’inspiration que les distilleries productrices. Au cours de nos articles, nous vous avions déjà parlé de Signatory Vintage, Douglas Laing, Compass Box ou encore Ian MacLeod Distillers. Tous écossais, tous très doués. Mais force est de reconnaitre que cette fois ci nous allons nous incliner devant un embouteilleur italien : Silver Seal et son Bunnahabhain 34 ans.
La marque, créée dans les années 90 et distribuée par la société Whisky Antique, est un peu l’héritière de l’embouteilleur Sestante, qui a fermé à peu près en même temps que Silver Seal a ouvert. Lors de son ouverture et durant une décennie, elle est restée relativement confidentielle. A ses débuts la marque achetait des embouteillages Douglas Laing pour les ré-embouteiller sous son propre nom.
Mais la petite marque qui monte a aujourd’hui fait bien du chemin. Massimo Righi, son directeur, peut désormais choisir ses propres fûts au sein des chais de n’importe quelle distillerie. Attention toutefois, son whisky est loin d’être réservé aux amateurs ! Leurs tarifs également. Lors de la présentation de leur dernière gamme nous avions pu déguster pas moins de 9 références et tous ces whiskies étaient au summum de leur complexité. Nous avons pu nous en rendre compte lors de la session de dégustation à l’aveugle au cours de laquelle nous avons eu le plaisir (et l’honneur) de remporter un prix. Mais passons à la découverte de ce Bunnahabhain.
Au nez, que l’on a laissé respirer une bonne quinzaine de minutes avant d’en comprendre toutes les subtilités, on est en premier attaqué par des notes de fruits blancs très douces et d’une touche de miel qui leur apporte de la douceur. Des notes de noix émergent ensuite, accompagnées d’une note plus brute de tabac froid. Une touche florale, bien curieuse dans un Bunnahabhain, vient clore le spectacle. Une goutte d’eau fera ressortir les notes fruitées et sucrées.
En bouche, les notes du nez se confirment, mais se découvrent en même temps. Les fruits ont laissé de la pêche blanche se glisser parmi eux ainsi que quelques coings. Le tabac évolue sur le cuir tout en se mêlant au miel alors que les notes florales se transforment en thé vert frais.
La finale est longue et grasse, rappelant le fruité et le mielleux du nez.
L’avis de Private Whisky Society
Une vraie merveille. On n’a jamais vu Bunnahabhain sous cet angle. Massimo Righi a réussi un tour de force en faisant passer le distillat de la distillerie du coté du fruité intense, de la douceur mielleuse et de la fraicheur floral que cette bouteille renferme. Malheureusement les merveilles ont un prix, et celle-ci coute 471€. Disponible exclusivement à La Maison Du Whisky. Pour le moment.