La « lave des Cuillins »
C’est ainsi que certains le nomment, certainement pour sa proximité avec les Cuillins, montagnes volcaniques de l’ile de Skye, elle-même surnommée « Misty Island » ou ile aux brumes. Talisker 10 ans est un whisky très marin, aux notes salines et d’embruns. Robert Louis Stevenson, célèbre écrivain écossais (l’ile au trésor, Dr Jeckyll et Mr Hyde, …) le classait au même titre que Glenlivet et les whiskies d’Islay comme « Roi des breuvages ».
Fondée en 1830 par Hugh et Kenneth MacAskill, Talisker est l’unique distillerie de l’ile de Skye. La production débuta seulement en 1831 à cause de problèmes avec les MacLeod du clan MacLeod qui possédaient les terres de Talisker à cette époque. La distillerie fut agrandie en 1900, puis reconstruite en 1960 après qu’un feu parti des alambics la ravagea. Elle est la propriété de Diageo depuis 1925.
A l’origine, Talisker pratiquait une triple distillation, d’où la présence de trois spirit stills dans la distillerie. C’est sous l’impulsion du nouveau propriétaire Diageo que la double distillation devint leur standard en 1928. Le Distillat est ensuite envoyé dans des condensateurs à l’ancienne en serpentin. Cette méthode permet une condensation moins brutale et conserve mieux les aromes. Leur eau, prélevée dans plus de 20 sources différentes traversant toutes des hectares de tourbe, est sensée lui donner un gout encore plus tourbé, car Talisker 10 ans contient environ 20 ppm de tourbe.
Ouvrons désormais cette bouteille pleine de promesses de caractère et de puissance maitrisée. Au nez on retrouve immédiatement ce qui fait le caractère de ce whisky, de très puissantes notes d’embruns. Un certain coté salin se dégage avant que l’on plonge vers des notes de tourbe. On part ensuite vers des notes médicinales et un peu d’eucalyptus.
En bouche le nez se confirme. C’est cependant la fumée et la tourbe qui se présentent en premier. Elle sont vite rejointes par les embruns et ce coté salin toujours aussi présent. Mais les agrumes font également leur apparition, avec du citron et en fond une légère amertume rappelant le pamplemousse. Une pointe de malt se révèle mais elle reste marginale.
La finale est assez sèche et courte, toute en fumée mais accompagnée d’une touche poivrée remarquable.
L’avis de Private Whisky Society
Un whisky remarquablement unique. Son style très différent d’Islay permet de se faire une bonne idée de ce que peut être un whisky des iles « à l’ancienne ». Il n’a peut être pas autant de puissance dans sa tourbe que ses cousins du sud mais son identité propre et atypique en fait pour nous une des bases pour tout bar à whisky. Ses 45.8% lui donnent les moyens de s’exprimer pleinement, Robert Louis Stevenson ne s’était pas trompé ! Surement une des meilleurs entrées de gamme qui puisse exister, dommage qu’on ait autant de mal à le trouver désormais.
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