Un blended malt britannique né en France
Parmis les célèbres producteurs de blended malt, on retrouve bien sur la société Compass Box et son désormais célèbre directeur John Glaser. Célèbre pour ses créations telles que la collection Great King, le Peat Monster ou encore l’Hedonism, la marque a également sorti en 2005 l’une de ses créations les plus belles, mais aussi des plus controversées. Entre voyage en France, problème avec la SWA et lattes de bois, itinéraire d’une création qui a remué l’univers du whisky.
Mais d’où vient le Spice Tree ? il y a quelques années John Glaser s’est rendu dans les Vosges pour visiter une tonnellerie afin de mener à bien une de ses idées. Bien aidé du célèbre docteur Jim Swan, il eut l’idée d’ajouter, lors de la seconde maturation, des douelles de chêne neuf français très toastées dans le fût afin d’exalter le caractère épicé de ses whiskies. Mais en constatant la qualité des produits Vosgiens, il du se rendre à l’évidence : le bois utilisé pour le vieillissement du whisky est à des années lumières (dans le mauvais sens) en terme de qualité comparé à ce qu’il venait de découvrir. Entre son idée et le type de bois qu’il venait de découvrir, Spice Tree était né.
Mais la controverse était née également, car la Scotch Whisky Association ne voyait pas d’un bon œil cette technique, pas très traditionnelle dans le whisky. Elle demande donc à Compass Box d’arrêter la production de son Spice Tree. Malgré des lettres de Glaser mettant en avant la qualité de son produit, on lui répondit que « la qualité n’entre absolument pas en ligne de compte » et que seule la loi était importante. Il du donc trouver une solution pour son blended malt créé à partir de Dailuaine, Teaninich, Clynelish et Longmorn âgés de 10 à 12 ans. C’est donc depuis 2009 que nous pouvons déguster de nouveau ce Spice Tree.
Au nez c’est le malt qui est à l’attaque avec des notes de pommes et de poires. Dès lors, on tombe soudainement dans les épices. Cannelle, muscade, gingembre, un vrai cocktail digne des meilleurs souks. Le nez reprend ensuite un peu de fraicheur avec de belles notes de citron, oranges et pamplemousses accompagnés de fruits secs, amandes et noisettes. Il se termine sur des notes de cire et de bois.
En bouche ce sont cette fois les épices qui se montrent en premier. Cannelle, muscade, chili, le Spice Tree n’a décidément pas volé son nom. Elle évolue ensuite sur les agrumes, oranges amères et citrons. Elle se termine sur les fruits exotiques, papaye et mangue, bien enrobés d’une belle vanille.
La finale, moyennement longue, vous propose un tour d’horizon de toutes les épices déjà rencontrées. Elle plonge ensuite vers la vanille, les agrumes et le chêne toasté.
L’avis de Private Whisky Society
Ce Spice Tree est vraiment un très beau blended malt. Un équilibre parfaitement respecté, des épices à ne plus savoir qu’en faire, une belle douceur en arrière plan, un peu de peps en bouche, honnêtement il n’y a rien à redire. On reste tout de même dans le style Glaser : très tranché et engagé. On aime ou on déteste, même PWS est divisé au sujet de ce Spice Tree. Comme quoi même avec un whisky très bien construit et équilibré, les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas.