L’exploration des fûts de vin continue chez Laphroaig
Ca y est, l’édition 2016 du Cairdeas de Laphroaig, version NAS annuelle réservée aux membres du fameux Friends of Laphroaig est sortie. Et quelle galère pour en avoir une ! C’est seulement sur tirage au sort qu’on vous annonce si vous avez le droit de l’acheter. Bon ce n’est pas la première fois que Laphroaig fait le coup, mais heureusement notre tour est venu. On espère que le votre viendra aussi !
Cette année c’est dans un fût de madère que le finish a été opéré, ce fameux vin cuit de la petite ile au large du Maroc mais qui appartient au Portugal. Dommage par contre qu’on ne nous informe pas sur quel type de madère a été utilisé car il en existe plusieurs, notamment le Malvasia, le Bual, le Verdelho et le Sercial. Bon comme d’habitude la traçabilité dans le whisky a des progrès à faire.
Sinon concernant le whisky en lui-même il a passé 8 ans environ en fûts de bourbon et 2 ans dans le fût de Madère. Il faut donc s’attendre à une belle présence du vin. Ah et pour info le titrage correspond à l’année d’embouteillage, 51.4% pour le 2014, 51.5%, 51.6% pour le 2016…
Le nez est d’entrée occupé par une tonne d’oranges et de figues. Une tourbe cendreuse s’immisce ensuite avec de belles variations de cuir et de noix. Il se fait ensuite plus médicinal avec une touche de camphre, puis on revient vers plus de douceur avec du miel et pas mal d’épices, cannelle en pointe. Un peu d’eau donnera du peps aux oranges et aux épices, et apportera de beaux fruits rouges avec un peu de cerise et même une pointe de groseille.
En bouche les oranges et les figues sont toujours au rendez vous, mais bien moins puissantes. La tourbe, bien que toujours cendreuse, est accompagnée de notes d’eucalyptus qui s’intègrent parfaitement. Un coté médicinal, comme au nez, revient en force avant que l’on retrouve également le cuir et le miel. On trouve également une pointe saline et les épices du nez. Un peu d’eau donnera de la consistance à la tourbe et apportera une note crémeuse.
La finale est plutôt longue, bien faite. Elle démarre sur les épices et les zestes d’agrumes avant de repartir vers la tourbe avec la note d’eucalyptus en fond.
L’avis de Private Whisky Society
Et ben franchement c’est une belle surprise. Le fut s’est très bien intégré au distillat et nous montre une belle facette du madère, qui a plus de mal à se marier au whisky que le porto habituellement. Mais là, aucune fausse note, beaucoup de fruit au nez, un peu plus d’amertume en bouche, mais uniquement pour le bien de votre expérience gustative. Peut être un poil cher, mais pas tant que ça. Bref, un beau Laphroaig parfait pour les amateurs de maturations atypiques.