Première partie: les ouvrages de LMDW
Il y a quelques temps, l’un de nos lecteurs nous a proposé de faire un sujet sur les livres abordant le thème du whisky. Plus qu’une proposition, il a joint l’acte aux mots en nous proposant sa revue personnelle de divers ouvrages maltés.
Bruno (à vous de trouver quel lecteur se cache ici, ça ne devrait pas être trop dur) nous apporte donc chaque semaine sa vision sur un des ouvrages connus sur le whisky, avec des auteurs comme Philippe Jugé ou encore Dave Broom. Chevalier de la légion d’honneur et officier des arts et des lettres, Bruno est un fervent défenseur de la culture française et de son rayonnement sur la toile. Depuis 1992 il s’est efforcé de connecter notre culture afin de la rendre accessible à tous. Egalement grand passionné de whisky, c’est aujourd’hui avec plaisir (et honneur, légion d’honneur et arts et lettres, ça déconne pas) que nous vous proposons de suivre sa vision aiguisée sur les différents ouvrages qui traitent de nos malts préférés.
Et voici quelques lignes pour en apprendre un peu plus sur Bruno:
Cuisines: indienne, thailandaise, créole, japonaise
Film culte : les tontons flingueurs.
Livre culte : The Swimming Pool Library
Mon chanteur préféré : Mathieu Rosaz
Whisky français préféré : Armorik maître de chai
Whisky préféré: les sherry bombs en général
Pour la première partie, il nous présente deux ouvrages écrits par les auteurs de La Maison Du Whisky. C’est parti:
Vous avez décidé d’en apprendre plus sur l’une de vos boisson favorite : le whisky. Vous avez déjà parcouru internet, vous êtes tombé (ou pas) sur certaines mines d’or comme whisky monitor (http://www.whisky-monitor.com/home.jsp) le site des malts maniacs dont la devise est : Quaestio aqua vitae perfectum, per ardua ad nauseam (A la recherche de l’eau de vie parfaite, jusqu’à la nausée)
Mais vous souhaitez du dur, de l’écrit.
Commençons par un livre gratuit et superbement illustré par trois artistes : Henrike Stahl, Eric Popupy & Regina Daddab . Des photos de nature morte débordante de vie comme le titre de cet ouvrage : « Still Life » (collection 2016).
Il s’agit du catalogue de la maison du whisky qui met immédiatement en bouche. Les commentaires de dégustation sont des poèmes en prose, et l’on se demande parfois en lisant les commentaires s’ils n’en font pas un peu trop, par exemple sur l’Aberlaour A’Bunadh Batch #50 la finale est décrite comme : « A son tour pimentée (Espelette) et poivrée (mais lequel alors, si le piment est d’Espelette le poivre est-il vert, gris, noir, blanc rouge : ça manque de précision!) ». Et le verre vide est décrit comme : « torréfié, malté et floral (lilas mauve) ». Personnellement j’aurais dit comme l’odeur lilas blanc après la pluie, ah non ça c’est En Passant, le parfum créé par Olivia Giacobetti comme quoi les nez sont aussi de grands poètes.
Toutes les néanmoins excellentes notes de dégustation respectent le classicisme : couleur, nez, bouche et finale. Incontestablement elles donnent envie d’acheter. C’est un catalogue et c’est aussi fait pour ça. Pour ma part lorsque j’ai lu « la fumée envoûtante d’un Havane, l’amertume rafraîchissante d’une orange sucrée, l’exquis parfum des pivoines, du miel de tilleul (si, si de tilleul) et tant d’autres choses imprègnent de manière indélébile la bouche. Magnifique. » Je me suis précipité pour acheter un Bunnahabhain 2006 Cask Strength Collection. Il est excellent et j’y cherche toujours la fumée d’un Havane, en tant que fumeur repenti je pensais pouvoir la trouver ! Mais il est aussi là pour vendre du rêve, et il fait cela très bien, et gratuitement qui plus est. Un livre sur les alcools (on y parle aussi de rhum, de gin de cognac, d’armagnac de calvados et autres eau de vie. Et lui, on peut le consommer sans modération. C’est un peu comme un défilé haute couture : on sait que les pièces et les mannequins sont inaccessibles au commun des mortels, mais on a le droit de rêver ! (et la pièce la plus chère est à 10 000 euros, mais on trouve aussi un rare Green Spot en finition fût de Bordeaux (château Léoville Barton, Saint-Julien) à 80 euros (boisé, muscade, gingembre, abricot sec, sureau, laurier estragon). Comme dit Paul Volfoni dans les tontons flingueurs : « Vous avez beau dire, y a pas seulement que d’la pomme… y’a autre chose… ça serait pas des fois de la betterave ? Hein ? » Et en lisant la note de dégustation on apprend qu’il s’agit d’un Pot Still.
Ce qui m’amène au deuxième livre : Whisky, le guide de l’expert de la maison du whisky, chez Flammarion 12,90 €.
La encore superbement illustré mais tout ce que vous allez apprendre dans ce livre fort bien écrit : l’histoire du whisky, des grandes figures, son élaboration, l’Ecosse, l’Irlande le Canada le Japon et le reste du monde et comment le déguster, (là il y a un évident snobisme lorsque l’auteur décrète que à défaut de l’eau de source de la distillerie (et j’ai vu un caviste vendre de l’eau de je ne sais plus quelle distillerie 13 euros le flacon de 50 cl, bon si y a des gens assez bêtes pour acheter de la flotte à ce prix là tant mieux pour le commerçant) il n’y aurait que la Cristalline et la Volvic qui trouvent grâce aux yeux de l’auteur. Certes il y a certains goûteurs professionnels qui ont assurés leur nez pour près de 10 millions d’euros, il y a des goûteurs d’eau qui doivent pouvoir distinguer toutes les subtilités décrites dans le norme AFNOR EN 1622 (Qualité de l’eau. Détermination du seuil d’odeur (TON) et du seuil de flaveur (TFN)) mais il n’y a que 300 professionnels de l’odorat dans le monde… Nous ne souffrons pas tous d’hyperosmie. Bref, ce livre acheté seul me semble inutile. Il est peut être à conseiller en fin de parcours ou uniquement pour briller en société. Il me met mal à l’aise : il est bien fait, pertinent, joli, agréable à lire mais tout est dit ailleurs.
Deuxième partie: 101 whiskies, Ecosse, Irlande, Etats-unis, Japon
Troisième partie: The Malt Whisky Yearbook
Quatrième partie : La Whisky Bible
Cinquième partie: Guide de l’amateur de malt whisky
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