200 ans, ca se fête!
Vous le savez maintenant tous, Ardbeg fête cette année ces 200 ans d’existence. C’est également le cas de Laphroaig, qui semble cependant moins encline à célébrer son anniversaire. Mais revenons à Ardbeg, qui pour son bicentenaire nous avait promis un whisky « Qui symbolise les 200 ans de savoir faire d’Ardbeg ». Un sacré effet d’annonce que n’a pas hésité à faire Bill Lumsden, le maitre distillateur maison, très certainement fier et confiant de son dernier bébé.
Nous nous sommes donc rendus à l’une des animations parisiennes lors de l’Ardbeg Day pour le gouter, mais également repartir avec sous le bras. Notre immersion dans l’univers Ardbeg est visible ici. Les Ardbeg Girls, qui n’avaient pas amené Shorty, mascotte de la distillerie, nous ont proposé une dégustation comparative avec le Perpetuum et le Uigeadail, un autre double maturation bourbon et sherry. Mais cet Ardbeg Perpetuum va en fait bien plus loin que son homologue.
Bien que le Uigeadail soit un whisky produit continu, chaque batch produit contient en partie le contenu de fûts des années 70, l’époque où l’on dit qu’Ardbeg produisait son meilleur distillat de tous les temps. Il représente donc bien la maison mais pas autant que le Perpetuum. Car l’assemblage présent dans cette bouteille est un chef d’œuvre tant il est à la fois complexe et terriblement réussi.
Il a été produit à partir d’un mélange de différentes anciennes versions d’Ardbeg, d’Ardbeg Ten, d’Ardbeg vieilli en ex fûts de sherry et d’un distillat mis en maturation dans d’anciens fûts ayant contenu d’anciennes versions de la maison. Un véritable travail de maitre a du être nécessaire pour allier autant de précision et d’émotions dans une bouteille à la complexité folle compte tenu de la puissance de sa tourbe.
Au nez on est immédiatement saisi par une note saline très présente se mariant parfaitement à la tourbe terreuse si distinctive d’Ardbeg. Cette tourbe évolue ensuite vers la fumée et les cendres avec un beau rappel de pomme qui aurait cuit sur ce tapis cendreux. Vient ensuite un moment de douceur chocolatée qui redonne de la chaleur à ce nez jusque là très frais, qui se termine sur quelques notes florales. Une goutte d’eau fera ressortir la tourbe et des notes de citron frais.
En bouche on retrouve encore une belle fraicheur, très équilibrée dans un premier temps, avec d’un coté la fumée de barbecue et de l’autre des fruits murs, poire et une touche de prune. Tout s’emballe ensuite avec la tourbe qui fait son retour en ne cessant de s’amplifier à chaque gorgée, qui laisse cependant la place à un coté plus frais et acide avec de beaux agrumes, oranges puis pamplemousse avec une légère amertume. Une bouche très huileuse et marine.
La finale est de belle longueur et d’une belle complexité. La tourbe a réduit son influence et c’est un jardin fleuri qui rafraichit l’atmosphère. Elle reviendra ensuite vers les agrumes et les notes salines avant de terminer sur des épices, avec une belle présence de poivre, et de la noix et une légère réglisse.
L’avis de Private Whisky Society
Encore un travail bluffant de la part d’Ardbeg et de Bill Lumsden. Un malt magnifique qui retrace aussi bien l’histoire de la distillerie d’un point de vue technique que gustatif. Une belle plongée dans l’univers Ardbeg, riche en émotion. Attention tout de même, à l’image de l’Auriverdes de l’année dernière il est très difficile d’approche et il vous faudra plusieurs verres avant d’en avoir fait le tour. Un incontournable pour tout fan d’Ardbeg et une bien belle découverte pour les amateurs de tourbe que nous sommes.