Un Ardbeg « light » en 2008
Car c’est en 2008 qu’a véritablement commencé la série des éditions limitées sorties lors de l’Ardbeg Day, fin mai. Le Ardbeg Blasda est en effet une version légèrement tourbée qui laisse mieux entrevoir les possibilités de sont distillat. On a tout entendu ou presque sur ce Blasda : « Un faux Ardbeg », « Trop cher », « Trop léger avec ses 40% », « Un nom idiot », la populace s’en était donné à cœur joie. Blasda signifiant « Agréable » en gaëlique.
C’est donc une version très légèrement tourbée que nous propose Ardbeg. Quoique pas si « light » que ça. Car Ardbeg nous parlait de 8ppm de phenols « au lieu des 24 ppm habituels » sur son site web à l’époque. Seulement voilà, la mesure habituelle, celle des phenols présents dans l’orge maltée, est plutôt aux alentours des 50-55 ppm pour des Ardbeg, notamment le Ten. Il y aurait donc bien correspondance puisque ces 50 ppm dans l’orge coïncident avec 24 ppm environ dans le spiritueux. En gros, cela voudrait dire que cet Ardbeg Blasda serait plus proche en réalité des 15 ppm, un peu plus léger qu’un Bowmore. Car la mesure des phénols se fait soit dans le spiritueux en sortie d’alambic soit dans l’orge maltée après séchage et le rapport est environ de moitié entre les deux. Comme ici où les 24 ppm dans le spiritueux nous donnent 50 ppm dans l’orge maltée. De légères variations peuvent apparaitre dans le calcul suivant les techniques de distillation utilisées mais globalement la règle se vérifie assez bien.
Voyons donc ce que va donner cet Ardbeg en dégustation :
Au nez il est vrai que l’on est surpris, car on ne retrouve pas au premier abord les notes si particulières de la tourbe d’Ardbeg. Les notes sont un peu timides mais bizarrement c’est tout de même un peu de tourbe et de fumée qui arrive en premier. Pas l’habituelle tourbe d’Ardbeg, quelque chose plus proche du feu de cheminée. Par la suite c’est une explosion fruitée, des citrons, pommes fraiches. Une pointe d’iode se cache derrière les fruits mais elle reste légère.
En bouche le distillat est un peu léger mais pas faible. On sent que les 40% n’apportent peut être pas assez de soutient mais pas de scandale non plus. La bouche ressemble relativement au nez avec cette légère tourbe amenant des notes de cheminée éteinte, de suie, de fumée. C’est ensuite encore le retour des fruits mais cette fois la pomme prend le dessus sur le citron qui est toujours présent. Par contre entre le milieu et la fin de bouche la perte de puissance commence à déranger légèrement.
La finale n’est pas courte mais manque de profondeur. Les fruits frais prennent les commandes avant de s’estomper pour laisser revenir la tourbe présente dans ce Blasda.
L’avis de Private Whisky Society :
Un très beau travail avec de la fraicheur, un peu de tourbe mais pas trop et des notes que l’on découvre qui ont souvent du mal à se faire une place derrière la tourbe prononcée des embouteillages habituels. On regrette l’embouteillage à 40% mais pas non plus au point de faire un scandale. Beaucoup de qualité dans ce whisky. Nous adorons en boire un verre avant de tester les autres séries limitées Ardbeg, cela nous permet de mieux ressentir par la suite les notes ajoutées par rapport au distillat d’origine.
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