Un nouveau record à 258 ppm
Après l’avoir attendu pendant des semaines il est enfin là, cet Octomore 6.3 Islay Barley. Bruichladdich aurait même pu l’appeler 100% Islay car, à l’image de ce que fait Kilchoman pour certains de ces whiskies, chaque ingrédient de cet Octomore provient de la petite ile Hébridéenne. Titrant à 64% et offrant 258 ppm il rafle le record du monde autrefois détenu par son prédécesseur le 5.1 à 169 ppm, le 6.1 ne proposant « que » 167 ppm.
C’est donc avec l’orge sorti tout droit de la ferme éponyme qu’a été distillé cet Octomore 6.3, nouveau fer de lance de la tourbe. Cette ferme, située sur les hauteurs de Port Charlotte avait déjà produit une partie de l’orge qui avait servi à produire la version 6.1. C’est John Brown, le responsable de la ferme, qui est chargé de veiller au grain sur la pousse de cette orge à deux pas de la distillerie.
Et cet Octomore sera peut être l’un des plus petits batches de l’histoire de la marque, du fait de se fournir uniquement en orge de sa ferme. Habituellement autour de 10.000 bouteilles, il n’y en aurait cette fois ci que moins de 8000 ! Il faut dire qu’entre cet appovisionnement unique et la lenteur de la distillation, même si Glengoyne détient toujours le record dans ce cas, les grands batches sont quasi impossibles à produire.
Maintenant que nous somme soulagés d’avoir pu en obtenir une, commençons notre dégustation. Le retour à une bouteille transparente est la première bonne nouvelle qui transparait à l’ouverture de la boite. Je ne sais pas pour vous, mais ne pas arriver à voir le niveau restant dans nos versions antérieures, notamment la 5.1, nous rend parfois un peu nerveux.
Première surprise, la tourbe n’est pas absente, mais presque au niveau du nez. Les première notes qui nous arrivent proviennent plus certainement du coté floral du distillat de cet Octomore. Un coté cendreux tout au plus se détache derrière avant d’être rattrapé par une note plus fraiche, de la menthe et du thym. Avec de l’eau on comprend mieux pourquoi, malgré leur prix, on aime tant les Octomores. D’un coup la tourbe est relachée, même avec seulement quelques gouttes. On est proche d’une expérience de petite chimiste tellement la différence est flagrante. Un coté marin s’offre aussi à nous avec ce rajout, normal quand on vieillit face à l’Atlantique !
Mais c’est encore en bouche que la surprise est la plus grande. Cette fois ci les notes cendreuses se présentent en premier. Plus présente qu’au nez, on sent cette fois ci bien le caractère des Octomores. Mais à ce point, on cherche toujours les 258 ppm. Ils arrivent, ne vous en faites pas. Une fois les notes de tourbe atténuées, le récital peut commencer. Il y a ce petit peu de chocolat noir toujours présent dans les Octomore, mais surtout des notes sucrées, gourmandes et qui tranchent énormément avec nos habitudes d’Octomore. A part peut être le 4.2 Comus en fûts de Sauternes, mais même lui n’atteignait pas les hauteurs de cette version. Des fruits frais, raisins et cerises vous donnent l’espace d’un instant l’impression d’avoir un chewing gum en bouche juste avant qu’ils ne soient rattrapés par la gourmandise du toffee, voir même de syrop d’érable. Incroyable. Avec un peu d’eau, l’effet se fait le même qu’au nez. La tourbe est libérée subitement pour grignoter un peu de gourmandise et de fruit.
La finale est longue et très puissante. Elle vous rappellera parfaitement le chemin parcouru depuis le nez jusqu’à maintenant avec la tourbe s’effaçant petit à petit.
L’avis de Private Whisky Society
Cela faisait longtemps que nous l’attendions, une chose est sure nous n’avons pas été déçus ! Plus gras que ses grands frères et surtout avec ce coté gourmand si inattendu, ce whisky est un véritable tour de Force réussi par Jim McEwan. Les 258 ppm se cachent magnifiquement bien jusqu’à l’ajout d’un peu d’eau, une véritable expérience gustative. A réserver aux amateurs de tourbe et aux aventuriers, mais si vous faites partie de ces deux catégories, jetez vous sur les dernières bouteilles disponibles. Sachez également que le batch 7 a déjà commencé à être embouteillé.
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