Sur les traces du bourbon
Sorti en 2008, ce Bruichladdich 16 ans bourbon cask pourrait apparaitre de premier abord come un classique maintes fois revu. Et je dois vous avouer que je pensais comme vous avant d’ouvrir la bouteille. Vieilli dans deux ex fûts de bourbon de distilleries et remplissages différents, ce whisky a plus de profondeur qu’il n’y parait. Une très belle surprise que nous vous faisons découvrir.
Du Bruichladdich vieilli en fûts de bourbon. Peut être un peu simple, voir simpliste me direz vous. Et bien détrompez vous, cette bouteille aux reflets dorés possède une magnifique profondeur malgré la simplicité de sa maturation. Les fûts sélectionnés ont été choisis uniquement dans des distilleries de bourbon construisant leurs tonneaux avec du bois de Quercus Alba, le chêne américain, provenant de la montagne Ozark.
Cette montagne, située dans le Missouri, est l’Eldorado des fabricants de bourbon. Son sol et le climat ont permis de produire un bois exacerbant les notes vanillées sans apporter trop d’épices. C’était d’ailleurs ma crainte en le goutant. Me retrouver avec un monstre de vanille effaçant tout le reste. Force est de constater que j’avais tort. Vieilli dans un ex fût Jim Beam de second remplissage puis fini dans un ex fût Buffalo Trace de premier remplissage, on se retrouve avec un malt nous évoquant toute la palette aromatique de la vanille. Une bien belle réussite.
Au nez c’est une explosion maltée et fruitée. Des pommes, des bananes, du melon, des poires, une vraie corbeille de fruits bien relevée par une vanille presque sucrée, présente mais pas écrasante. On retrouve également quelques épices avec la cannelle inhérente aux bourbons.
En bouche on retrouve la corbeille de fruits du nez bien accompagnée par la cannelle, toujours présente. La vanille arrive cette fois ci dans un second temps, mais mieux armée et plus présente qu’au nez. Une belle note boisée et un peu de poivre viennent terminer cette bouche de concert avec la vanille.
La finale est moyennement longue, douce et fraiche. Les notes maltées, la vanille et le poivre découvert en bouche dominent largement.
L’avis de Private Whisky Society
Un whisky déconcertant ! Comme d’habitude Bruichladdich fait taire les préjugés avec un whisky frais, complexe sans être désarçonnant et très doux en bouche. Nous nous attendions à un classique amélioré mais force est de constater que la distillerie a réussi un joli tour de force. La vanille est gourmande et enrobe parfaitement les fruits pour offrir une palette relativement large pour un whisky qui n’a connu qu’un seul vieillissement, le bourbon. Cette bouteille est encore trouvable sur internet aux alentours de 110 euros (elle en valait 85 à l’époque). Attention à ceux qui l’achèteront, il est extrêmement dur de ne pas se resservir après le premier verre.