Double face vue par les allemands.
Teaninich est une distillerie qui n’a pas eu un destin comme les autres. Créée par un capitaine de l’armée impériale qui la laissa pour partir défendre son pays contre les indiens (pas ceux à plumes, bien entendu). Mais c’est surtout son découpage en deux parties et ses adjonctions successives de nouveaux alambics qui en ont fait une distillerie à part. Et comme en plus elle a été travaillée par Malts of Scotland, les magiciens allemands, autant vous dire que cette bouteille a du répondant.
La première chose que l’on se dit est bien sur « un beau whisky à 41.8%, dommage. » Oui, mais non, car ce faible titrage est uniquement du à la part des anges durant les 39 années de vieillissement et est plus au service de ce whisky qu’a son détriment. Car tout au long de cette dégustation, nous avons découvert un whisky si précis que plus de titrage n’aurai réussi qu’à en cacher une partie.
Anciennement réputé comme whisky « générique », il est aujourd’hui assez difficile à trouver et est souvent bien (très bien dans ce cas) travaillé par les embouteilleurs indépendants. Et puis un whisky de 39 ans, bien fait et aussi complexe à 200 euros, autant ne pas se priver.
Le nez ne souffre d’aucune faiblesse, on a même déjà vu des titrages à 46% moins bien s’en sortir. On entame sur des notes de miel suivies d’une belle douceur florale. C’est ensuite un magnifique panier garni de fruits qui nous arrive. Pommes, banane, prunes, une subtile touche de pêche et même du raisin. Il se termine sur des notes du fût avec une cannelle discrète.
En bouche par contre, c’est ce fût qui domine d’entrée avec de la vanille et quelques épices, cannelle et gingembre principalement. On replonge ensuite dans les fruits avec des abricots et des oranges. Le miel vient clore le bal avec une belle note de coriandre.
La finale est longue pour son titrage sur la cannelle, la banane, l’orange et les prunes.
L’avis de Private Whisky Society
Malgré son faible titrage, aucune faiblesse dans ce Teaninich, même si l’on sent bien qu’on est à la limite. Il fallait choisir entre temps et part des anges, Malts of Scotland a tranché. Un très beau Teaninich, qui nous rappelle que la distillerie est capable de faire beaucoup mieux que sa réputaton.