Le guide pour éviter de briser une amitié à cause d’un glaçon
La dégustation du whisky, c’est à la fois un art, une cérémonie et… une vaste question. Depuis l’arrivée de la pop culture à l’américaine et du tumbler rempli de bourbon avec un voir deux glaçons, la notion de dégustation de whisky est malheureusement un peu faussée pour beaucoup. Et comme la série Mad Men a récemment fini d’entériner ces pratiques pour le moins discutables, il est temps de revenir aux fondamentaux qui vous permettent de déguster pleinement un single malt.
1. Le verre
On a tous dans la tête l’image du verre a whisky carré aux bords droits, le tumbler. Autant vous dire qu’il n’y a rien de pire pour déguster un whisky. Le verre à utiliser pour la dégustation du whisky est un verre de type « tulipe », évasé à sa base pour mieux laisser échapper les aromes et resserré au niveau du col. Le plus connu est le Glencairn, mais d’autres existent comme le No Ice, plus petit, à pied et trop étroit pour y faire rentrer un glaçon.
2. Le glaçon
La glace est toujours un sujet sensible dans la dégustation de whisky. Pourtant il n’y a qu’une seule réponse à donner : NON, le glaçon a beaucoup trop d’inconvénients. Il refroidit trop votre whisky, ce qui vous empêche de bien apprécier votre whisky. Le froid anesthésie les papilles et nuit à la volatilité des aromes. Utilisez plutôt une pierre à whisky, qui ne rajoute pas d’eau et permet de mieux contrôler le refroidissement.
3. L’eau
Qui n’a jamais entendu « Tu mets de l’eau dans ton whisky ? Petit joueur… ». L’eau n’est absolument pas taboue lors d’une dégustation, elle est même recommandée. Tout d’abord pour permettre au whisky de s’ouvrir. La tension de surface empêche en effet les molécules gustatives de se libérer dans l’air. Quelques goutes d’eau permettront de briser cette tension et de profiter au mieux des aromes. Il y a ensuite le cas des whiskies à très fort titrage. Au-delà de 55%, même pour les palais les plus expérimentés il est dur de bien repérer toutes les notes d’un whisky complexe. Un peu d’eau diluera le whisky jusqu’à un titrage suffisamment bas pour l’apprécier dans toute sa complexité. Pour mieux contrôler la dilution, utilisez une pipette compte goutte.
4. L’observation
Ca y est votre whisky est dans votre verre. Je sais que vous êtes impatients de le goûter, mais encore un peu de patience. Avant de vous servir de votre bouche, commencez par vos yeux en observant bien votre whisky, cela pourrait vous donner plusieurs informations. Tout d’abord par sa robe, qui vous permettra de commencer à évaluer l’influence de sa maturation, puis au niveau des larmes, petites trainées que laisse votre whisky après avoir remué votre verre. Leur largeur vous permettra d’évaluer le titrage de votre single malt. Plus elles sont fines, plus le whisky est fort en alcool.
5. Le laisser se reposer
Maintenant que vous l’avez observé, vous pouvez encore lui laisser quelques minutes pour respirer pour laisser les aromes s’évader du verre. La légende écossaise veut que le whisky s’aère une minute par année de maturation avant de le boire (12 ans = 12 minutes). La vérité est qu’au bout de quinze minutes maximum votre whisky s’est aéré et peut commencer à être bu. Pensez toutefois à le laisser un peu plus longtemps lorsque la bouteille est neuve, par exemple pour les 15 premiers centilitres. Une bouteille presque vide sera à l’inverse buvable un peu plus tôt. Veillez également à laisser une ou deux minutes après l’ajout d’eau ou d’une pierre à whisky.
6. Le nez
Vous pouvez maintenant passer aux choses sérieuses. Pour profiter pleinement de votre whisky, penchez légèrement votre verre et amenez le bord à votre nez. Au début il aura besoin de s’habituer à l’alcool, ne restez surtout pas sur votre première impression en particulier si le titrage est élevé. Vous pouvez sentir votre whisky pendant 5, 10, 15 minutes si vous le souhaitez, vous finirez toujours par découvrir certains aromes qui jusque là se cachaient à vous.
7. Les premières gorgées
Vous avez assez attendu, vous pouvez maintenant gouter votre whisky. Mais la première gorgée sera toujours plus difficile. Votre palais n’a pas encore été habitué à l’alcool, et votre gorge doit se préparer. Notre astuce est de laisser la première gorgée dans votre bouche durant une dizaine de secondes. Votre chaleur corporelle va faire s’évaporer une bonne partie de l’alcool qui ne sera plus là pour chauffer votre gorge. Votre palais aura eu lui aussi le temps de s’habituer à l’alcool et dès la prochaine gorgée, ou la suivante, vous pourrez profiter au mieux de votre verre.
8. Le deuxième nez
Maintenant que votre bouche est préparée et que vous avez bu vos premières gorgées, il est temps de sentir à nouveau votre whisky. Le sens olfactif étant relié au gustatif, c’est à ce moment que les arômes les plus discrets du nez se livreront à vous.
9. La dégustation
Vous êtes maintenant au maximum de l’éveil de vos sens. Buvez votre whisky par petite gorgées, prenez bien le temps de décrypter chaque étape du whisky dans votre bouche et les changements d’aromes entre chaque gorgée. Comme au nez, c’est au fur et à mesure que les aromes les plus délicats se laisseront apercevoir. N’hésitez pas à noter les goûts que vous ressentez pour les comparer lors de votre prochaine dégustation du même whisky, vous serez surement étonnés.
10. Le verre vide
Ca y est votre verre est vide. Vous avez très certainement envie de vous en servir un autre mais un conseil patientez un peu, votre whisky n’a pas fini de vous étonner. En effet les aromes les plus lourds, restés en fond de verre, ne se sont pas entièrement révélés à vous en bouche, au mieux ils se sont laissé entrevoir. Ainsi lorsque votre verre est vide, ils se lâchent complètement. Et si jamais vous avez oublié de mettre votre verre au lave vaisselle le soir, n’hésitez pas le sentir à nouveau le lendemain quand le whisky aura séché. Vous le découvrirez encore sous un autre jour.
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